Hacha, terre ultime

 

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      Fruit de la folie des hommes, un cataclysme a noyé toute la surface de la Terre. Toute ? Non, car un fragment de l’écorce terrestre est resté émergé : une île, qui est à la dimension exacte de l’ancien département français des Hautes-Alpes. Là, s’est constituée après la catastrophe une société néo-féodale aux règles de fer, grâce auxquelles une dynastie tyrannique opprime tout ce minuscule continent. Mais, au moment où commence le roman, cet État est entré en décadence et des pouvoirs locaux dissidents se sont établis aux marges de cet empire.

Hacha, terre ultime raconte les aventures d’un savant et d’une jeune femme dont les recherches et les tribulations vont contribuer à renverser l’ordre établi et favoriser l’éclosion d’une société plus juste.

 

GÉOGRAPHIE D'HACHA

 Géographie physique

   Hacha est une île montagneuse un peu semblable à la Corse. Sauf au sud, il n’y a pas de plaine littorale et les versants montagneux tombent directement dans les deux océans : celui du Levant à l’est et celui du Ponant à l’ouest. La submersion résultant de la grande catastrophe a bien sûr modifié l’hydrologie et en particulier les deux fleuves : la Durance et le Buëch, qui étaient auparavant réunis et qui se jettent maintenant séparément dans l’océan.

   En ce qui concerne la Durance, l’océan du Levant a envahi le lac de Serre Ponçon, dont le barrage a disparu sous les forces conjuguées du courant du fleuve mais surtout des assauts des tempêtes. Les débris arrachés au barrage forment des îlots sablonneux et rocailleux au large de l’embouchure. Celle-ci est donc un fjord aux parois abrupts par endroits, mais qui permet aux navires de mer de remonter jusqu’à Embruns, dont le nom prédestiné s’est vu doté d’un « s » final, qui marque dans l’esprit des populations la vocation maritime de la ville.

Pour ce qui est du Buëch, son cours inférieur avant la catastrophe divaguait dans la plaine entre Laragne-Montéglin et Sisteron. Et actuellement il possède de ce fait une embouchure en cours de comblement dotée de nombreux bancs de sable qui finiront sans doute par créer un delta. Comme pour Embruns, le nouveau nom de « Larade » représente l’adaptation de la toponymie à la réalité maritime de ville portuaire.

   Ces changements toponymiques ne sont pas toujours dus à la présence de l’océan, mais résultent aussi de l’histoire particulière de Hacha. Un exemple. Les montagnes creuses (géologiquement des synclinaux perchés) sont fréquentes dans les Préalpes calcaires du sud. Celle qui domine Larade vers le nord était dénommée montagne ou cirque de Saint-Genis et elle a pris le nom d’« Oule des damnés », suite à l’écrasement à cet endroit des derniers révoltés par les troupes briançonnaises lors de l’établissement brutal de la dynastie des Abbés. Le nom « oule » signifie chaudron en occitan et le terme « damnés » vient d’une vieille chanson parlant des « damnés de la Terre ». Tout porte à croire que la forme du cirque de Saint Génis faisait penser au chaudron, où l’on voit sur les peintures murales des vieilles églises, le diable cuire les damnés.

 

Géopolitique

   Au moment où débute le récit d’Hacha, Terre ultime, la géographie politique de l’île-continent est la suivante.

   Au sud, s’est établi l’« Empire martenantien » sur plus ou moins le bassin des grand et petit Buëch. Comme il faut constamment draguer l’embouchure du Buëch pour éviter l’ensablement du port de Larade, cet Etat a développé une force maritime de voiliers rapides un peu analogues de forme aux navires barbaresque de l’ancienne Méditerranée. Cette flotte dispose d’un corps de troupe spécial, qui n’est pas sans rappeler l’Infanterie de Marine française ou les Marines américains, à la différence qu’il est exclusivement composé de femmes. Ces guerrières portent le nom de « delfinas » en référence au dauphin, cet animal marin qui avait donné très anciennement son nom à tout ce pays alpin du sud et qu’on retrouvait sur les blasons. Le nom de « Martenante », celui de la souveraine de cet empire (là aussi toujours une femme), vient également de l’occitan et signifie « qui tient la mer ».

   En remontant vers le nord-est se trouve « Hacha du Milieu », la terre sur laquelle s’exerce directement ce qui reste de l’autorité de l’Abbé. Des fastes et des splendeurs de l’ancienne capitale et résidence des souverains despotiques est resté le nom de « Grand Apparat Politique », que porte l’agglomération le plus importante d’Hacha. Sur ce territoire se trouve l’abbaye de « Bosc aux dons » dont l’origine viendrait de l’occitan « Bosc » (les bois touffus des pentes du Pic Morgon) et les « dons » faisant référence aux offrandes déposées à l’abbaye par les pèlerins. L’Abbé contrôle encore l’embouchure et la basse vallée de la Durance, que ferme au nord la formidable forteresse de « Mont l’Abbé », verrou protecteur contre le danger permanent d’invasion des peuples des hautes terres.

   La haute vallée de la Durance et celle de son affluent la Clarée, ainsi que les bassins de tous les autres cours d’eau qui s’y jettent, constituent les « Escartons », appellation médiévale synonyme d’anciennes libertés fiscales. Ces pays commencent à « Large Entière » ville des mines de plomb argentifère avec une forte population ouvrière, mais dont on ignore l’origine de cette dénomination post catastrophe. C’est des « Escartons », qu’est venue la puissance des Abbés, qui ont su exploiter dans un premier temps la vaillance et la pugnacité de ces peuples, dont l’idéal ancestral de liberté a fini par leur faire rejeter la tyrannie du dernier despote. Depuis longtemps, ils vivent pauvrement, mais sont toujours prêts à défendre leurs libertés, s’ils les sentent menacées.